__ | +| ,,,|__| $$$ , , $$C > $$$; _< _______/ /_ ___ | |__` \~/o\ _,]-]___]-----> aÏe | / \( ) )\/.-// _( \ ) / \ | //| / ,/ \/ '/ o \ Petits seins de la fille en blanc / o \ /______/\_\ Vous êtes les signes du vivant \ || / \ || / Je vous sens battre sous la soie \ || / / )( \ Comme deux petits chats qu’on noie |/ \| :] [: o| |o /o| |o\
J’écris d’un bout de la plage, à quelques stations du grand paquebot blanc. Loin des cataplasmes. Loin des images par résonance magnétique. Loin des radioscopies. Des endoscopies. Des protocoles de mon cul… J’écris rien… sinon des grains de sable. Des bouteilles…
…gribouiller quoi ?
Des chansons d’Edith Brel. De Boris Nougaro. De Charles Gainsbourg. Sans oublier l’Auvergnat de Ferré sur un boléro de Barbara… Des trucs comme ça… des trucs, quoi !Sans blouses blanches… Des blues… en bleu !
Quand la télé diffuse “Plus belle la vie” et que ça devient le meilleur moment de ta journée… merde ! La taule, ça t’en fait bouffer du nuage !
Promenade océanique, au frais, dans le soleil.
Le grand bleu qui
remue sa marée, il est à moi. J’ai du varech plein les poumons. Les
lèvres vaguement salées. Le soleil qui m’arrose la gueule. Le vent, et
puis tout, et puis tout encore... c’est à moi !
Rien, que j’en laisse.
L’horizon, tout, de-là à de là-bas, c’est pour ma frime ! Même, voyez,
le petit bateau blanc, là-bas ? Berceuse ! Loin, tout loin. C’est à moi
itou.
Je ronronne ! Enfin !
Si seulement ça pouvait se mettre en flacon,
des moments comme ça.
Coup de pied dans les coquillages.
Coup de pied dans le souvenir de ce
médecin qui est passé ce matin.
Inconnu. Gros con. Gris comme sa blouse
blanche. Il déboule. Fracas, à son aise. Médecin, tu parles !
Croque-mort ! Sinistre ! T’es juste enrhumé. Lui, il a la gueule du gars
qui veut savoir de quoi t'es mort. Déjà il cherche l'étiquette, sur le
gros orteil.
- Comment il va ?
Pas un oeil sur le lit... j’attendais les
condoléances.
- Il va... heu... Demandez-lui ?!
- Bon, bonne journée.
Et il se casse. Comme ça. Médecin... mes deux ouaip ! Ça me chauffe.
Mon squelette
fait dodo. Paisible, bercé par des tentacules de perfusions. J’en profite. Vite,
vite, au frais. A l’embellie. Vite. L’océan est à deux kilomètre. Du
souffle !
Le grand escalier. Tous les jours…. Clope au bec. Trois paliers.
L’ascenseur en panne, pas de lumière.
Soir comme un autre, les marches sont saoules. En bas, le gardien qui offre le thé. La nuit a du coeur. Bonhomme !
Demain, ils seront dix mille en plein jour. Dix mille à t’ignorer. Dix mille dans la machine… et le petit mec qui offre le thé… la fleur qui pousse au milieu du métal. J’suis tout blanc bec, mais ce soir, on chante ensemble. Dormir après… Loin du monde… Loin des croix… L’âme au balcon qui reprend la chanson… les rythmes dessus ! Les rythmes… les sucres du thé !
C’est difficile de traverser cette vie-là sans crever à moitié.
D’abord, c’est l’ennui. L’ennui qui, toujours, promène ses lames. T’as beau faire semblant d’être occupé, beaucoup, beaucoup, il est là. A perpétuité. Ce fiel ! Traître pute. Sanguinaire. Cannibale. C’est ton ombre. C’est le souffle froid dans ton dos. Terrible comme il en faut des imaginations pour qu’il t’ignore un peu. Mille et mille petits bricolages. De la besogne passionnante. Du remue-ménage. Avoir l’air, au moins, d’être toujours tout à ses affairements. Parce qu’il est là, lui, l’assassin. Prêt à bondir à la première fatigue. Au premier relâchement. Il est là, avide. Prêt à t’égorger l’âme !
Et puis, après, c’est l’égoïsme. L’égoïsme ! Putain, tu fais pas gaffe. Jamais eu la trouille. C’est pour les autres. Loin, loin de ta vie ces êtres-là… Et paf ! Canif ! Crocs ! Platane ! C’est pas lourd, ça vient tout doux. Deux, trois mots sordides, comme ça, gratuit. Deux, trois coups de mâchoire dans le coeur. Et voilà… réalité ! Boum ! fait la mine qui te pète au fin fond de l’esprit. Boum ! fait le masque qui tombe ! Dégoût…
Une bière. Une pinte de bière. Fraîche. En pression. Blonde, brune, rousse…
Ça pèse pas lourd, un gramme de rêve sur du papier.
Ajoutez un clope. Roulé petit, peu tassé.
Deux, trois frangins à la table.
Puis la nuit qui vient, pour réchauffer.
Et puis des souris qui traversent ce paysage.
Feux d’artifices. Mutines petites comètes. Blondes, brunes, rousses…
Chronique d’une envie de grasse matinée dans le cul intra-rectal.
Dimanche matin. Huit heures. Déboule une aide-soignante. Puis une autre. Furieuse ascension rhino-moutardière : fini le dodo ! C’est dimanche, merde ! Bon…
Je me lève en traînant mon endorectocéphalie sous la douche. Après, petit déjeuner. Mais voilà encore une aide-soignante qui débarque : - “Ze ziens voir pour zaire za toilette” qu’elle articule, avec son capillarisme épiglottal. Ah non ! Non, non et non ! Marre de me répéter. Putain, mais arrêtez toujours ce cariolisme antébovin capillotracté, on ne fait pas la toilette avant le petit déj’. C’est logique ! C’est pourtant simple ! Je me répète et, tous les jours ou presque, c’est pareil.
A peine le petit déjeuner avalé, voilà que le défilé reprend. Une, deux, trois aides soignantes dans la chambre. Elles sont là, elles papotes. Tranquillement. Nulloverbophonie pornoglotte insipides. Concours d’endochiropilosité. Vingt minutes comme ça. Vingt minutes pour vaguement diminuer le cacophéronomisme-caprin de mon squelette anthracite. C’est long. Trop long. Elle monte, elle monte en moi la névrodéjection…
Je reste calme malgré tout. Ça papote toujours. Après une heptalinguarotation buccale antédiscurscive, je demande à tous ce petit monde de dégager. Ouf ! On est tranquille… Et puis… non ! Histoire de continuer la gladio-rotation endovulnéraire dans ma patience, arrive une femme de ménage…
…oh ! non ! pas elle ! La pire ! La conne ! La pentacircacharrettose ! Celle atteinte de crétiniolisme en phase terminale… Elle rentre. Elle est chez-elle. L’air de rien. Sans géopalpation préalable, avec son chiffon gras, elle entame son ménage. Grave erreur la bovinodermique ! T’es dans une catacervicomerdose aiguë ma vieille ! Mais bon, vas-y, continue, tu puis nettoyer le sol. Par contre, pas touche à l’ameublement avec ta guenille miasmeuse !
Elle fait le sol. Puis, elle s’attaque aux meubles… non, mais, je rêve ?! J’y croyais moi, à ma négociation intra-neuronale. J’en ai même remis une dose, homéopathique mimicorelaxée, histoire de… mais non, elle semble immunisée. Me suis joyeusement endophtalmodactyler. Les médecines douces, mon cul ! J’insiste malgré tout. Et voilà qu’elle commence à me déféquer une clepsydre. C’est qu’elle y tient à graisser les meubles ! Me reste alors un dernier recours avant l’euthanasie : la stimulation savatorectale… et ça fonctionne ! Elle s’en va, résignée, ma latrinogueusique inguérissable.
Il est dix heures trente. J’ai procédé à l’ablation des emmerdeurs purulents sans trop m’énerver. C’est râpé la grasse matinée. Mais au moins, on est tranquille maintenant. Jusqu’à midi au moins. Chacun s’occupe maintenant à son auto-ombilicoscopie. Tranquilles qu’on est !!!
Mais ! voilà que quelqu’un frappe à la porte…