Elle c’est comme une tempête qui arrive, qui passe, bien trop forte, trop violente, qu’on aurait jamais crue possible rien qu’avec des sentiments. On reste là, pendu au-dessus de ses émotions. Comme une avalanche de désarrois ! Ca fait trembler le peu de vie qu’on possède encore. Et ça fini dans le trou du cul d’un hôpital, encore, et encore… Toute la viande rongée. La tête dans les murs. Est-ce que ça va finir un jour ?! J’en pleure chaque instant, je navigue dans une méchante buée…
Des choses, des choses encore, des gens autour, des courants d’air lourd de terreurs innombrables. Le tout baigné dans des formes imprécises, croisées, menaçantes, fondues, mêlées à des passés incertains… Autour, le réel, le banal et tout ce qui vient s’ajouter encore à l’absurde par un maléfice de mon esprit sans limites. Si seulement il me restait dans les veines le moindre soupçon d’instinct… j’irai lui hurler que je l’aime !
Dès que dans l’existence ça va un tout petit peu mieux, on se fait rattraper ! Ca vient sans prévenir, c’est violent, terrible. Alors la désillusion est trop forte ! On supporte plus son chagrin, celui qui est toujours là, dans l’ombre. C’est pas supportable à regarder en face, c’est pas respirable. C’est dégueulasse de me retrouver encore ici, dans l’interminable ennui de cet hôpital, avec juste l’envie d’en finir. Une bonne fois pour toutes ! Dès que dans l’existence ça va un tout petit mieux, qu’on croit…
Je suis à la traîne du reste du monde… à la traîne… Je me raccroche autant que je peux tout au rebord du noir. Mais je m’affale, m’accroche, dévisse, me rattrape de justesse, etc… Plus de force du tout ! Je voudrais courir. Il me faut du vent… ! De la fête… ! Des fanfares ! Plein de tonnerres ! Des paysages ! Des couleurs ! Des féeries… ! Hélas, tout cède, tout flanche, casse un moment. Tombe et retombe…
T’es tout funeste… Peux-tu encore, un petit moment au moins, te rétablir en poésie… ? Faire un petit sursaut de cœur dans ton épopée, certes tragique et vilaine, mais… étincelante parfois ! Te crois-tu capable, vieux moi-même… ?
Ma vie c’est de l’ennui de bout en bout, je l’éparpille à force d’illusions, et toc ! il revient… Piège, traître. Tout vous oublie, tout s’efface, rien que de l’abattement. Le temps fait son chemin pourtant tranquillement, mais la monotonie, la torpeur et le cafard sont là et re-là… ! infinis ! L’ennui… comment costaud… ! Vous n’en voulez plus, il vous somme, sonne, exige, vous traque, vous agrippe, lentement vous tue…
Autant les plaisirs sont brefs, autant les ennuis finissent jamais… Ils se nouent les uns dans les autres, c’est un vrai enchevêtrement. Y’en a bien trop pour ma force… Je me recroqueville dans le malheur, me décompose, me mutile au désespoir. Je me morfonds férocement pour opposer moins de surface… Même me faufiler par-dessous les catastrophes… Rien à faire ! Je me fais cueillir quand même. Les ennuis, je n’existe que par eux.