Ta main dans la mienne,
On s’endort en mâchant
Des herbes musiciennes
Au milieu des chants
D’un petit Tom tordu
Et d’une Jerry têtue.

La terre parle tout bas
Des cœurs, des gens, du vent
Et d’un tambour qui bat
Plus fort que les tourments
D’une petite luciole
Et d’un chat de traviole.

Ton âme, petite sœur,
L’Arménie est dedans !
Si les étoiles ont peurs
Il y a dans ton chant
Ta musique de souris
Puis les câlins d’un ami…

Mon petit ange, n’aie pas peur de l’orage !
Même si la nuit pleut goutte à goutte
C’est doux, c’est pas méchant,
C’est que de l’amour qui coupe
A travers champs…

Du ciel sont tombées trois pommes :
Une pour celui qui raconte,
L’autre pour celui qui écrit
Et la troisième pour celle qui lit.
Que cela leur soit agréable…

Bien sûr Paulo que les choses sont pénibles, mordantes, fracassantes même encore. Bien sûr que tu chiales la nuit et que tu voudrais bien hurler le jour. Bien sûr que tu connais ce chemin sans étincelle. Bien sûr que la douleur des autres c’est la tienne. Bien sûr les errements de l’âme… bien sûr que je ne sais pas quoi te dire, ni quoi faire. Etre, c’est déjà pas mal. C’est un petit peu. C’est peu mais c’est plus vivant que le vide. Nos couleurs, nos bords intimes… j’y songe souvent tu sais… Si tu lis ces mots, sache une chose : je t’aime mon grand Paulo !!!

Mais c’est à mon sang qu’elles en veulent ces goules !
Trente millilitres par jour depuis une semaine, même le dimanche… Il y a aiguille sous roche ! Ça doit se revendre à prix d’or… Me suis même amusé à lire le Vidal : c’est pas beau les petites pilules que je gobe matin, midi, soir, nuit. Pourtant j’aime bien les arcs-en-ciel, mais là… c’est de la viande morte qu’on cherche à faire tressaillir. Le doute s’installe sévèrement… ça occupe !

Ils bouffent comme des vaches. Ils rêvent d’apéros. Ils discutent de conneries à perte de vue et surtout ils n’aiment pas se fatiguer. Un étage à monter, c’est l’ascenseur qui turbine ! Ils s’en foutent d’être moches, répugnants, mous et dégueulasses pourvu qu’ils aient plus de pilules à gober que le voisin. Avec vachement de couleur s’il vous plaît, et des effets secondaires pire que si c’était moins pire… Et puis ça suinte… Autant je puis comprendre qu’on revendique sa petite vérole, c’est vaguement viril… bon ! mais tes furoncles, tes glaires, tes hémorroïdes, ton ongle incarné et ta vieille viande puante… T’as déjà vu raconter ça à table ? Moi oui ! Et tous les jours encore !

Je jure, parfois il faut serrer les dents. C’est plus un hôpital, c’est un cinéma, grand Jacques ! Ils sont cons à se laisser crever sans rien faire contre. Sans même soupçonner qu’on pourrait essayer, du moment que les pilules et la soupe arrivent à l’heure… enfin !

J’ai des rêves d’ermite. Ça remonte à l’enfance.
Je voudrais mon chez-moi, à moi. Mon ermitage. Là-bas au moins le spleen laisse passer un peu de la couleur. Ici tout est pénible. Ça crie, ça geint, ça braille pour tout et surtout pour rien ! Ça essaie de se dégager… Ça fait mal ! Et l’ennui… terrible… ça vous parle un drôle de langage d’écorchés vifs. Lassitudes ! La vie se ratatine. Ni debout, ni couchée. Seulement trente-huit jours plus tard : déjà l’usure et le doute par-dessus…


Je pense à toi vieux frère !
A tes amarres, à tes nouages…
Moi je fume, le cul vissé sur un nuage,
Pendant que le ciel voyage.
- STOP -

Elle voulait que tout s’allume. Elle aimait le solaire. Je préférais la lune…
Tous les soirs elle s’inventait de petites prières pour qu’en elle toutes les couleurs se lavent de la nuit et refleurissent dans la lumière du matin…
C’était une petite fille sans peluche, l’ogre les avait dévorés. Une petite fille qui ne traînait pas son enfance au bout d’une ficelle. L’ogre avait dévoré l’enfance et la ficelle… Elle disait que si elle s’envolait un jour, elle ne laisserait que le meilleur d’elle-même. Que je pourrais mettre ma main dans la sienne et regarder dehors…
Elle avait un prénom de tempête…