Le marrant sort où je suis chu, s’il ne me fait pas barrer
définitivement dingue, certain qu’il me fait saigner l’âme. La viande
que j’y laisse… faut voir l’hémorragie ! Tout se casse la gueule. Tout
est friable. Que même les mots, j’ose plus y toucher. Ne sont plus que
plaintes. Bêlements. Cafards. Le verbe drogué à l’élégie… qu’est-ce que
tu veux foutre avec ça ? Y’a rien à lire !
La violence, le
sang, les viscères, les hurlements, les impatiences, les haines, les
rages, les aiguilles, la pisse, la merde, les crachats, le temps, les
solitudes, le désespoir, la mort, les suintements, les odeurs, le
mensonge, le mépris, les horreurs, la peur, le sang encore… et quoi ?
Des pages comme ça si vous voulez ! Là ! Dedans ! Je traverse. Debout.
Chancelant parfois, mais debout. C’est toute ma vie que j’ai donnée. Pas
un peu, pas à moitié, non, tout ! En plein dedans. Tout le tunnel, sans
voir de lumière.
J’en connais des tarés qu’on aurait retrouvés
suspendus pendus pour moins que ça. Juste à l’idée de donner un peu,
déjà, ils auraient crevé ! D’accord, je baisse mon froc. Je me la
compare. D’accord, je suis là, tout con… tout blet… anéantit…
ressasseur… Regarde cette page ! D’accord ! Mais je suis toujours là !
Toujours ! Pour lui…
Ça doit pas suffire que de ne plus vivre
pour soi. Que de traverser ce gouffre. Non, maintenant, mieux qu’une
balle, c’est un mot qui vient essayer d’achever le travail… un mot
froid, dur, impénétrable et qui sonne comme des barreaux de prison :
clandestin.
Comment dire ? L’usure !